jeudi 30 juin 2016

A la hausse



Dans le cadre de notre campagne d'été "Haussons, haussons la fréquentation", nous vous proposons aujourd'hui ce détail épidermique de toute beauté obtenu grâce aux avancées de la macroscopie.

mercredi 29 juin 2016

Pauvre(s) inédit(s)




Dans sa dernière étude sur « Les revenus et le patrimoine des ménages », l'Insee relève que le niveau de vie médian des Français a baissé de 1,1 % de 2008 à 2013, ce qui est sans précédent connu. Le recul a même été de 3,5 % pour les 10 % des ménages les plus modestes. L'Institut évoque aussi une « aggravation de la pauvreté inédite en France ».


vendredi 24 juin 2016

Griserie de l'âme




Ce mois passé à Paris (…) fut un mois de griserie pour l’âme. Non seulement j’étais grisé, mais tous l’étaient : les uns de peur folle, les autres de folle extase, d’espoirs insensés. Je me levais à cinq ou quatre heures du matin, je me couchais à deux heures, restant sur pied toute la journée, allant à toutes les assemblées, réunions, clubs, cortèges, promenades ou démonstrations ; en un mot, j’aspirais par tous mes sens et par tous mes pores l’ivresse de l’atmosphère révolutionnaire.

C’était une fête sans commencement et sans fin ; je voyais tout le monde et je ne voyais personne, car chaque individu se perdait dans la même foule innombrable et errante ; je parlais à tout le monde sans me rappeler ni mes paroles ni celles des autres, car l’attention était absorbée à chaque pas par des événements et des objets nouveaux, par des nouvelles inattendues.  (…) Il semblait que l’univers entier fût renversé ; l’incroyable était devenu habituel, l’impossible possible, et le possible et l’habituel insensés. 

Jules Vallès, L’Insurgé (Jacques Vingtras, III)


vendredi 17 juin 2016

Emiliano & Pancho




C'est l'une des photos les plus enthousiasmantes que je connaisse. Nous sommes le 6 décembre 1914 à Mexico, au palais présidentiel.  A gauche sur la photo, l'homme hilare en uniforme est Pancho Villa. A droite, l'homme au regard méfiant et triste avec un sombrero est Emiliano Zapata.



Pour savoir ce que faisaient ces deux hombres à Mexico ce jour là, ainsi que ceux qui suivirent, je ne peux que vous recommander l'épastouflante biographie de Pancho Villa écrite par Paco Ignacio Taibo II. 


mercredi 15 juin 2016

Malaurie chez Ballast



" Mais revenons : je débarque chez les peuples primitifs. Ils ont deux fois cherché à me tuer, je le raconte dans mes livres. Mais ça m’était indifférent, j’avais une sorte de supériorité intérieure qui en imposait, qui m’a permis de tenir. J’étais là par la grâce du chaman, qui s’appelait Uutaq et qui m’avait en quelque sorte adoubé. Mais attention, rien n’est dit chez les Inuits, tout se joue toujours dans le comportement, le sous-texte. C’est du Derrida ! Sous les mots. Mais aussi le contexte, les traits du visage, tout importe… Il faut comprendre que c’est une des populations les plus primitives de l’Arctique. J’arrive dans un petit groupe de 25 personnes. Ils sont loin d’être pacifiques, ils s’entretuent, ils ont été violentés par leurs voisins esquimaux. Ils ont fait le choix de ne jamais se chauffer ni s’éclairer. Ils dépendent du caribou, qui est de plus en plus rare — alors qu’il leur en faut 50 à 60 par an. Comme ils en manquent, ils mangent un poisson cru toutes les quatre heures. Ils ne cuisent pas le poisson, ils le réchauffent « du dedans » ! "

La suite de cet entretien impressionnant de Jean Malaurie, géomorphologue "animiste" amoureux du Grand Nord, est accessible sur l'indispensable Ballast


André & Léon


Photographie glanée sur l'excellent site André Breton.


mardi 14 juin 2016

Une sorte de profession de foi


Je donnerais la moitié de la littérature qui se publie actuellement pour quelques pages de Roberto Bolano, d'Arno Schmidt, de David Bosc, d'Ahmed Zitouni, de Georges Perros, de Thomas Pynchon ou de Paco Ignacio Taibo II. Cette évidence, cette expression d'un goût certain, n'ont même pas à être discutées.


"La ville crachait ses troupes sur les avenues. Elle ne pardonnait pas les heures de sommeil mal dormies, le froid, ce grand manque de chaleur dans tout le corps. Elle ne pardonnait pas les mauvaises humeurs, les petits déjeuners pris au lance-pierre, les brûlures d'estomac, la mauvaise haleine du matin et la lassitude.
La ville envoyait ses hommes tous les matins à la guerre. Les uns avec tout le pouvoir dans les mains, les autres avec une ridicule bénédiction quotidienne. La ville était une vraie merde."

Paco Ignacio Taibo II, Cosa facil.


mercredi 8 juin 2016

Nineteen Hundred and Eighty Five



La voix, au premier abord, n'est pas aisément identifiable puis, à mieux tendre l'oreille (et en regardant quel est le nom du groupe), on reconnaît alors l'ami Paul dans ses oeuvres ailées.


lundi 6 juin 2016

Huni Kuin




Un chaman Huni Kuin lors d'une cérémonie autour de l'ayahuasca. L'homme vit dans l'Acre au Brésil et la photo est de Géraldine Rué


jeudi 2 juin 2016

Courbes variées



Ne le nions pas : l'apparition de fesses, ou de seins, à la surface de ce blogue a l'effet du vinaigre sur certaines mouches. Les chiffres sont là : une naïade dénudée fait doubler la fréquentation du Promeneur.
Ami des femmes mais aussi de la culture, le Promeneur a décidé d'illustrer ces deux passions par la grâce d'une seule image et de joindre ainsi l'utile à l'agréable.

Des héros


Il y a, chaque jour, des centaines de raisons de convoquer nos héros d'enfance préférés pour venir nous donner un coup de main et bouter les salauds hors de notre espace vital et, pourquoi pas, avancer la date du Grand Soir.

C'est ce que fait le narrateur du Rendez-vous des héros depuis sa chambre d'hôpital, quelques temps après la répression sanglante du mai 68 mexicain et au sortir d'une rencontre contondante avec un tueur de putes. Bien sûr, comme dans la plupart des romans de Paco Ignacio Taibo II, Mexico, le District Fédéral est là, très présent, au point de composer un personnage à part entière.

" Si tu n’étais pas là, où serais -tu ?
Sur le pont d’Insurgentes, par exemple, du côté où la nuit n’agite pas cette insipide lumière mercurielle : sur l’avenue División del Norte, où l’obscurité se brise sur la ligne continue des phares de voitures (dix mètres et, tout en bas, le Viaducto) ; un fleuve urbain avec le rugissement requis. Tu lances le mégot et tu le regardes tomber, avec le secret espoir de le voir rebondit sur le toit d’une auto (c’est raté). D’une certaine manière, l’espoir comme la cigarette a mis sept minutes à se consumer. À présent, l’envie te prend de monter sur le parapet et de pisser sur les automobiles. Au-dessous, un camion de déménagement soulève des trombes d’eau en roulant dans les flaques. Il a recommencé à pleuvoir…".

Paco Ignacio Taibo II, Au rendez-vous des héros.