mardi 14 juin 2016

Une sorte de profession de foi


Je donnerais la moitié de la littérature qui se publie actuellement pour quelques pages de Roberto Bolano, d'Arno Schmidt, de David Bosc, d'Ahmed Zitouni, de Georges Perros, de Thomas Pynchon ou de Paco Ignacio Taibo II. Cette évidence, cette expression d'un goût certain, n'ont même pas à être discutées.


"La ville crachait ses troupes sur les avenues. Elle ne pardonnait pas les heures de sommeil mal dormies, le froid, ce grand manque de chaleur dans tout le corps. Elle ne pardonnait pas les mauvaises humeurs, les petits déjeuners pris au lance-pierre, les brûlures d'estomac, la mauvaise haleine du matin et la lassitude.
La ville envoyait ses hommes tous les matins à la guerre. Les uns avec tout le pouvoir dans les mains, les autres avec une ridicule bénédiction quotidienne. La ville était une vraie merde."

Paco Ignacio Taibo II, Cosa facil.