lundi 7 novembre 2016

Dans l'attente de la banqueroute générale




On peut trouver cette illustration sur le site La Plume dans l'oeil. Elle m'a semblé illustrer avec une cruelle acuité cette lente apocalypse du présent que nous accompagnons de nos pauvres élucubrations. 

J'ai pensé à ces lignes de Baudouin de Bodinat, déjà citées, en me demandant si il était toujours possible de parler la douce langue natale... 

"Que c'est justement dans cette atmosphère d'Autant en emporte le vent sur fond d'incendies planétaires et dans l'attente de la banqueroute générale qui doit se produire dans très peu de temps, où la peur s'affole de n'avoir nulle part où se cacher, que chaque instant peut prendre, ainsi détaché, cet éclat admirable, d'un sentiment si vif, complexe, presque douloureux ; et que c'est justement dans cette précipitation des circonstances, et l'écroulement de toutes les régularités et conventions de la vie sociale, dans ce trouble universel, que la civilisation se réfugie au fond de ces solitudes à deux, que l'amour recueille ce que l'affolement et la fièvre ne veulent plus : la confiance, le calme, la délicatesse, la civilité, l'amitié, le rire et l'intelligence réciproque ; qu'on y entend parler encore la douce langue natale. "