mercredi 25 octobre 2017

Relier




Le totalitarisme est un nihilisme, édifié sur l'oubli et la dénégation de l'inscription de l'homme dans la nature et dans une communauté qui le précède et le forme. Si la volonté de puissance de la technoscience implique la séparation de l'homme et de la nature, la cupidité et la violence sont les traits caractérisant les hommes déculturés et rendus étrangers les uns aux autres par la contrainte et le capital. L'abstraction est déliaison, et la déliaison est la mort. La possibilité de reconstruire un "monde commun" à partir du "monde de la vie", au contraire, suppose, entre autres choses, la reconnaissance de "la nature humaine comme un matériau tout à fait brut et parfaitement indifférencié qui ne [prend] une forme reconnaissable que lorsqu'elle [est] formée par la tradition culturelle*."

Jacques Luzi, Brève relation sur le capitalisme transhumaniste et la mort. Un totalitarisme en marche.


* Margaret Mead


Un constat


Il n'y a plus de beauté que dans le regard qui se tourne vers l'horrible, s'y confronte et maintient, avec une conscience entière de la négativité, la possibilité d'un monde meilleur.

Théodor Adorno, Minima moralia